Entre colle, paillettes et design, les professionnelles de la pose d’ongles attirent une clientèle toujours plus nombreuse.
Dans l’effervescence ha- bituelle du marché Mo- kolo, à Yaoundé, le
jeudi est un jour pas comme les autres. C’est l’un des mo- ments forts de la semaine où les clientes se ruent vers les stands de pose d’ongles. Ici, entre les vendeurs de fruits, vêtements et accessoires, les tabourets des Techniciennes de beauté envahissent les trot- toirs. À chaque coin de rue, des voix s’élèvent : « Viens poser tes ongles ici ma chérie !
» ou encore « Je te fais un beau design gratuit ! ». Une ambiance électrique dans la- quelle se mêlent les odeurs de colle et les éclats de rire de clientes satisfaites. Hosni, un jeune homme assis sur un tabouret de fortune, est concentré sur le pied de sa cliente. Il applique méticuleusement de la colle sur un ongle artificiel qu’il fixe à un orteil. « Avant je vendais des mèches, mais je trouve que la pose d’ongles rapporte plus. Tout le monde ici faisait ou fait encore autre chose, mais la pose d’ongles est devenue l’activité principale
», explique-t-il, tout sourire. Il n’est pas le seul à avoir fait ce choix. Beaucoup d’anciens vendeurs de mèches ou de cosmétiques se sont reconvertis dans cette activité devenue très lucrative.
Un marché en pleine expansion
Les clientes, souvent jeunes, se bousculent pour obtenir des designs originaux et des poses rapides. « Je viens ici tous les jeudis après mes courses parce que c’est pratique et pas cher. Avec 2 000 FCFA, je peux avoir des ongles faits selon mes envies », confie Mi- reille, une fidèle cliente. Les ta- rifs varient en fonction de la qualité du travail et des pro- duits utilisés. Certaines profes- sionnelles proposent des motifs artistiques avec des paillettes ou des incrustations pour des prix légèrement plus élevés. Cependant, cette acti- vité en plein essor ne suit pas toujours les règles d’hygiène, ce qui inquiète certains obser- vateurs. Les stands se trou- vent souvent à même le sol, exposés à la poussière et aux conditions du marché. « Je re- commande aux clientes de faire attention à l’hygiène, car une mauvaise désinfection des outils peut entraîner des infec- tions », avertit une esthéti- cienne plus expérimentée du quartier.
Un avenir prometteur malgré les défis
Malgré les conditions pré- caires, les prestataires de la pose d’ongles au marché Mo- kolo ne désemplissent pas.
Leur savoir-faire et leur créati- vité attirent une clientèle fidèle qui ne cesse de croître. Entre designs minimalistes et extra- vagants, chaque femme peut trouver son bonheur à un prix accessible. Pour beaucoup de travailleurs, cette activité est devenue une véritable source de revenus, transformant leur quotidien. Le jeudi au marché Mokolo, c’est donc bien plus qu’une simple journée de…
Au-delà de la pose des ongles, on a également le make-up ceux-ci se font beaucoup plus le samedi. C’est une ode au glamour et à l’élégance, où chaque cliente repart avec un petit supplément de confiance au bout des doigts.
Ange Pouamoun