Un regard critique sur le déroulé des évènements à Mbandjock comme à Nkoteng laisse transpa- raitre des manquements à corriger dans la démarche des différents acteurs
La paix revient progres- sivement à la Société sucrière du Cameroun
(Sosucam), avec le concours des partenariales sociaux (pouvoirs publics et syndicats), mais surtout de son top mangement qui mul-tiplie les initiatives de dia- logue social assorties d’importantes décisions. La dernière en date est celle prise le 18 février dernier, de concert avec les 05 confé- dérations syndicales repré- sentées au sein de l’entreprise et en rapport avec le paiement en heures normales, des jours non tra- vaillés pendant le mouve- ment d’humeur, lequel a duré du 27 janvier au 07 fé- vrier 2025.
Ainsi, suite au retard de paiement des acomptes mensuels des Travailleurs de ladite entreprise, et en raison « d’une défaillance technique de l’opération mo- bile money en charge de cette transaction », selon la direction générale, les sites agricoles ont été bloqués par des groupes de Manœu- vres agricoles en colère, pa- ralysant progressivement l’ensemble de l’activité su- crière. Dès le 31 janvier 2025, la contestation a pris une tournure plus radicale avec des affrontements et des actes de violence. Conséquence, un mort sur le carreau, 970 ha de canne à sucre partis en fumée et 5 milliards de FCFA de perte sèche.
Ce que doivent savoir les Manouvres agricoles
Même si le dialogue social s’est tout de suite mis en branle au travers des réu- nions de concertation avec les Délégués du personnels, les syndicats et certains Tra-vailleurs, il faut déplorer d’entrée de jeu la démarche des manœuvres agricoles. En fait, ce mouvement d’hu- meur s’effectue relativement en marge des procédures conventionnelles en la ma- tière. Grosso modo, l’initia- tive des revendications salariales et de la grève re- vient au syndicat qui a préa- lablement déposé un préavis, concomitamment auprès de l’Employeur et de l’administration du travail via l’Inspecteur du travail territo- rialement compétent. Il faut déplorer le fait que cette procédure n’ait pas été ob- servée et espérer que ces Travailleurs en viennent à en prendre conscience, pour mieux pourvoir à leurs pro- chaines revendications.
Face à des groupes de Ma- nœuvres furieux, empêchant les autres Travailleurs d’ac- céder aux sites pour vaquer à leurs occupations profes- sionnelles, les autorités lo- cales ont sollicité la police anti-émeute qui n’est pas allé du dos de la cuillère pour dissuader les manifes- tants. Ici, les observateurs ont déploré une relative dis- proportion, par rapport à des revendications purement so- ciales. Au plus fort des tensions, des voix se sont élevées pour déplorer le mutisme des plus hautes autorités, au regard de la gravité de la situation. Ainsi, avec un Tra- vailleur sur le carreau, cer- tains en étaient à se demander où était le minis- tère du Travail et de la Sé- curité sociale (Mintss).
Il faut dire que le Mintss a bel et bien joué sa partition, dès les premières heures de la crise, avec la présence ef- fective sur le terrain de son inspection départementale du travail, aux côtés de l’Employeur et des syndi- cats, pendant toutes les réu- nions de concertation. Mais Grégoire Owona est allé plus loin, non seulement en dépêchant à Nkoteng une délégation chargée d’appor- ter du réconfort à la famille du Travailleur décédé, mais en mettant sur pied une commission de suivi du dia- logue social présidée par son directeur de la Santé et de la Sécurité au travail as- sisté de son Délégué régio- nal pour le Centre.
Si le top management savait
Quid du top management de la Sosucam ? Nous men- tionnions plus haut et d’en- trée de jeu, ses nombreux gestes et mains tendues dans le sens du dialogue so- cial. Le 18 février dernier avant de rencontrer la presse, il était en concerta- tion avec 05 centrales syndi- cales (Cstc, Csic, Csac Ctuc et Uslc). Mais de sources syndicales bien introduites, le mouvement d’humeur dont il est question ici, se voulait également la consé- quence de inflexibilité de l’Employeur par rapport au plaidoyer des syndicats en vue de la préservation des droits acquis. Ainsi par exemple, les Manœuvres agricoles ont été recrutés en 3ème catégorie et devraient logiquement être reclassés en 2ème catégorie depuis deux ans. Dans les syndicats, l’on est convaincu qu’en prêtant une oreille attentive aux défen- seurs des droits des Travail- leurs, les responsables de la Sosucam aurait anticipé sur ce qui vient de se passer à Nkoteng et à Mbandjock,
Kengne Taahla
Au plus fort des tensions, des voix se sont élevées pour déplorer le mutisme des plus hautes autorités, au regard de la gravité de la situation. Ainsi, avec un Tra- vailleur sur le carreau, cer- tains en étaient à se
que le Mintss a bel et
bien joué sa partition, dès les premières heures de la crise, avec la présence ef- fective sur le terrain de son inspection dé- partementale du tra- vail, aux côtés de l’Employeur et des syndicats, pendant toutes les réunions de concertation.
demander où était le minis- tère du Travail et de la Sé- curité sociale (Mintss).
Il faut dire que le Mintss a bel et bien joué sa partition, dès les premières heures de la crise, avec la présence ef- fective sur le terrain de son inspection départementale du travail, aux côtés de l’Employeur et des syndi- cats, pendant toutes les réu- nions de concertation. Mais Grégoire Owona est allé plus loin, non seulement en dépêchant à Nkoteng une délégation chargée d’appor- ter du réconfort à la famille du Travailleur décédé, mais en mettant sur pied une commission de suivi du dia- logue social présidée par son directeur de la Santé et de la Sécurité au travail as- sisté de son Délégué régio- nal pour le Centre.
Si le top management sa- vait
Quid du top management de la Sosucam ? Nous men- tionnions plus haut et d’en- trée de jeu, ses nombreux gestes et mains tendues dans le sens du dialogue so- cial. Le 18 février dernier avant de rencontrer la presse, il était en concerta- tion avec 05 centrales syndi- cales (Cstc, Csic, Csac Ctuc et Uslc). Mais de sources syndicales bien introduites, le mouvement d’humeur dont il est question ici, se voulait également la consé- quence de