samedi 24 mai 2025

Le responseble en charge du partenariat , de la coopération et des relations publiques et programme C2d-Minefop évoque le rôle de l’État dans le secteur de la formation

Pouvez-vous expliquer le cadre légal de la formation professionnelle au Cameroun et le rôle du Minefop dans ce domaine ?

La loi du 11 juillet 2018 encadre la formation professionnelle et l’emploi au Cameroun. Selon cette loi, le Minefop est désigné comme l’ingénieur de l’État en matière de formation profession- nelle et d’emploi. C’est par le biais de sa Direction de la for- mation et de l’orientation profes- sionnelle (Dfop) que le Minefop délivre des attestations de créa- tion et de reconnaissance aux instituts de formation. Pour qu’un centre de formation ob- tienne cette reconnaissance, il doit soumettre un dossier com- plet qui sera examiné par une commission des agréments. Une fois que cette commission a siégé, chaque centre peut recevoir un arrêté d’autorisation et un arrêté de création. Il existe deux types de centres de forma- tion au Cameroun : les centres de formation professionnelle pri- vés, qui sont gérés par des parti- culiers, et les centres publics, qui appartiennent principalement à l’État. Actuellement, nous re- censons près de 11 000 centres de formation dans le pays, où se développent de nouveaux mé- tiers tels que la prothésie ongulaire et les soins du visage. Les attestations délivrées par ces centres sont valables grâce au cadre juridique et réglementaire qui régit l’activité de formation professionnelle au Cameroun. En somme, c’est une activité lé- gale et encadrée qui vise à as- surer la qualité de la formation et à répondre aux besoins du mar- ché du travail.

Le Minefop encadre-t-il cette activité ?

Oui, cette activité est bien en- cadrée, car le Minefop est l’u- nique autorité de l’État en matière d’orientation, de forma- tion et d’insertion profession- nelle. Nul ne peut ouvrir un centre de formation sans l’aval du Minefop.

De plus en plus, les jeunes, et en particulier les jeunes filles, s’intéressent à cette de la pro- thésie ongulaire. Le Minefop accompagne-t-il ces ap- prenants ?

Dans les centres de formation privés, la formation est souvent du ressort des promoteurs.

Cependant, le Minefop a la mainmise sur tous les centres, notamment sur ceux qu’il crée dans le secteur public. Il dispose d’un programme de bourses, soutenu par des ambassades, des ONG et d’autres organes de bienfaisance. Ces bourses sont officialisées au profit des jeunes qui expriment leur volonté de suivre ce type de formation.

Concernant les jeunes filles, qui s’intéressent de plus en plus à ces formations, elles étaient his- toriquement moins présentes dans le domaine professionnel, souvent perçu comme masculin.

Aujourd’hui, les femmes sont en- couragées à participer, et cela se reflète dans le nombre crois- sant de candidatures féminines. Au Cameroun, près de 20 000 jeunes s’intéressent à la forma- tion professionnelle, dont les trois quarts se tournent vers des métiers tels que l’onglerie, la prothésie et les soins du visage. La demande dans ce secteur est réelle et en pleine expansion.

Par exemple, au marché popu- laire de Mokolo, de nombreux je- unes reçoivent des clients pour des soins esthétiques tout au long de la journée. L’État s’ef- force d’encadrer ce secteur pour améliorer la qualité des forma- tions professionnelles et faciliter l’insertion des jeunes. De plus, plusieurs projets et programmes soutiennent le financement des jeunes, en collaboration avec le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’é- conomie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa). Il existe égale- ment des initiatives concrètes comme le Fne et le plan triennal spécial jeune du Minjec, ainsi qu’une vingtaine de programmes visant à favoriser l’insertion so- ciale des jeunes apprenants.

Ange Pouamoun

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