samedi 24 mai 2025

Les producteurs dénoncent les retards de paiement et des conditions d’exploitation abusives

Une tension palpable s’est installée entre les planteurs de caoutchouc indépendants et la société Hevecam, alors qu’un mouvement de grève entre dans sa deuxième journée. Au cœur de ce conflit, des retards de paiement qui soulèvent des inquié- tudes croissantes parmi les producteurs. “Cela fait deux mois que nous avons livré notre production et nous n’avons toujours pas été payés”, déplore un planteur souhaitant rester anonyme. Auparavant, Hevecam s’en- gageait à régler les livraisons dans un délai d’une semaine, mais la situ- ation actuelle semble avoir pris une tournure préoccu- pante.Le mécontentement des planteurs est exacerbé par un arrêté préfectoral qui accorde à Hevecam l’exclu- sivité d’achat du caoutchouc dans un rayon de 100 kilo- mètres. Cette mesure, cen- sée structurer la filière, a finalement piégé les produc- teurs, les empêchant de chercher d’autres débouchés commerciaux.

Les planteurs se retrouvent ainsi dans une impasse, dépendants d’une entreprise qui, selon eux, abuse de sa position dominante.

Des prix imposés et des droits bafoués

L’arrêté stipule que “le prix du caoutchouc est fixé d’un commun accord entre Heve- cam et les planteurs”.

Cependant, les témoignages des manifestants révèlent une réalité bien différente. De nombreux producteurs affirment que l’entreprise impose ses tarifs de manière unilatérale, sans véritable négociation. “Nous sommes traités comme des esclaves”, s’indigne un autre planteur, dénonçant ce qu’il considère comme une ex ploitation systématique. Les producteurs réclament une révision urgente de ce système jugé inéquitable et, surtout, le paiement immédiat des sommes dues. La grève, qui s’intensifie, met en lumière les défis cruciaux de la filière caoutchouc au Cameroun et soulève des questions fondamentales sur l’équilibre des relations entre l’agro-industrie et les producteurs indépendants. Dans ce contexte, les planteurs espèrent attirer l’attention des autorités et des consommateurs sur leur lutte pour la justice et la dig- nité.

Ange POUAMOUN

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